Prédication de Pâques (9 avril 2023) : Passage à vide (Jean 20)

Version écrite

La résurrection de Jésus

Mt 28.1-8  ; Mc 16.1-8  ; Lc 24.1-12

1 Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine vient au tombeau dès le matin, alors qu’il fait encore sombre, et elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. 2Elle court trouver Simon Pierre et l’autre disciple, l’ami de Jésus, et elle leur dit : On a enlevé le Seigneur du tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis ! 3 Pierre et l’autre disciple sortirent donc pour venir au tombeau. 4Ils couraient tous deux ensemble. Mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau ; 5il se baisse, voit les bandelettes qui gisent là ; pourtant il n’entra pas. 6Simon Pierre, qui le suivait, arrive. Entrant dans le tombeau, il voit les bandelettes qui gisent là 7et le linge qui était sur la tête de Jésus ; ce linge ne gisait pas avec les bandelettes, mais il était roulé à part, dans un autre lieu. 8Alors l’autre disciple, qui était arrivé le premier au tombeau, entra aussi ; il vit et il crut. 9Car ils n’avaient pas encore compris l’Ecriture, selon laquelle il devait se relever d’entre les morts. 10Les disciples s’en retournèrent donc chez eux.

Jésus apparaît à Marie-Madeleine

Mc 16.9-11

11 Cependant Marie se tenait dehors, près du tombeau, et elle pleurait. Tout en pleurant, elle se baissa pour regarder dans le tombeau. 12Elle voit alors deux anges vêtus de blanc, assis là où gisait précédemment le corps de Jésus, l’un à la tête et l’autre aux pieds. 13Ils lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit : Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis. 14Après avoir dit cela, elle se retourna ; elle voit Jésus, debout ; mais elle ne savait pas que c’était Jésus. 15Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Pensant que c’était le jardinier, elle lui dit : Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi, j’irai le prendre. 16Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna et lui dit en hébreu : Rabbouni !  – c’est-à-dire : Maître ! 17Jésus lui dit : Cesse de t’accrocher à moi, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va vers mes frères et dis-leur que je monte vers celui qui est mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu.18 Marie-Madeleine vient annoncer aux disciples qu’elle a vu le Seigneur et qu’il lui a dit cela.

Seul le prononcé fait foi <>< 

Les amis,

Il était important pour moi d’être parmi vous en ce matin de Pâques pour marquer le début de notre marche commune, le début d’une nouvelle aventure. La Résurrection, c’est ma raison d’être, la vôtre aussi sûrement ou alors vous aspirez à en comprendre la force si vous êtes là ce matin, c’est la raison d’être de l’Eglise, et la raison d’être de mon engagement à vous servir ces prochaines années. Autrement, ma prédication serait vaine (1 Corinthiens 15 v. 14). C’est mon espérance pour celles et ceux qui sont morts dans le Seigneur mais aussi pour nous qui vivons trop souvent à moitié ou qui passons carrément à côté parfois.

J’ai eu la joie de faire la connaissance de plusieurs d’entre vous cette semaine, j’ai fait de belles rencontres. Rassurez-vous les autres, nous aurons d’autres occasions de nous apprivoiser prochainement et d’approfondir les liens. J’en ai profité aussi pour déambuler dans les rues du centre-ville que je ne connaissais pas. C’était calme et serein à proximité du château, en surplomb de Paris, attentif au street art, j’ai même aperçu d’élégants graffitis de Marie-Antoinette. Alors 2 salles, 2 ambiances, parce qu’il y a 3 semaines de cela, je passais la soirée dans les faubourgs de Bastille, au moment où la réforme des retraites a été adoptée, je me suis retrouvé malgré moi au milieu de barricades enflammées.

Je ne sais pas vous mais pendant ce Carême j’ai plus entendu parler d’insurrection que de résurrection, de poubelles que de vie nouvelle, de pensions que d’ascension. Paix sur notre pays !

Ce n’est pas nouveau, du temps de Jésus, où la situation était nettement moins favorable, et pour cause on était sous occupation, on espérait déjà en celui qui mettrait fin aux violences policières, aux impôts écrasants, à l’inflation des produits de base.

(paradoxe) En somme, on attendait celui qui réglerait tous nos problèmes du jour au lendemain. Désolé de vous décevoir, il n’est pas venu !

Il y a pourtant quelque chose en nous qui donne très envie d’y croire à cet homme ou à cette femme providentiel/le sur qui tous les espoirs se portent jusqu’au moment où on se rend compte que c’était un mirage, une illusion. A ce moment-là, il ou elle est décrédibilisé/e et vite remplacé/e. Cela fait souvent des dégâts au passage.

 (problématique) Après la chute d’un homme ou d’un récit, on tombe de haut, il y a un passage à vide, une recomposition qui s’opère pour essayer de retrouver du sens, une direction.

1/ Je lisais cette semaine dans La Croix que 44 % des personnes interrogées disent croire en Dieu en 2023. Qu’est-ce qui nous porte alors ? Qu’est-ce qui comble notre sentiment de vide ? Quelles sont nos raisons d’espérer ?

  • La religion du jardinier

Militer pour une cause juste donne du sens : sauver la planète, lutter contre le réchauffement climatique, préserver la biodiversité.

Ce matin, Marie-Madeleine joue un peu le rôle de Greta Thunberg, vous savez cette jeune activiste suédoise qui éveille les consciences sur le désastre écologique en cours (il est minuit moins une) et la nécessité d’inverser la tendance avant qu’il ne soit trop tard.

Il est précisé dans le verset qui précède le passage que nous venons de lire que le tombeau vide se trouve au milieu d’un jardin, tiens, tiens. Retour aux sources. Marie-Madeleine vient prendre soin d’un corps inerte, croit-elle, Greta, d’une Terre moribonde. Quand elle se rend compte de la disparition du corps, Greta, des espèces, elle lance l’alerte, elle rassemble toute son énergie pour le faire savoir aux autres. Elle ne se résout pas à la situation à laquelle elle est confrontée. Elle pleure, elle se lamente. Elle ne voit pas d’issue favorable. Et c’est là qu’elle fait la rencontre du jardinier.

L’écologie fonctionne de plus en plus comme une religion ou peut du moins jouer le rôle sociologique d’une nouvelle religion. Jérôme Fourquet, l’auteur de L’archipel français (2019) estime que le mouvement de pensée écologiste relève peut-être d’un vide spirituel.

La nature a horreur du vide, dit-on. Dieu n’est plus une référence dans notre société, se développe alors une « éco-spiritualité » comme le souligne le sociologue des religions Christophe Monnot, « La Terre devient une personne, une entité sacrée, Gaia, qu’il faut honorer – d’où des pratiques comme les marches pour le climat, les jeûnes pour la Terre, etc » (interview au Monde, 28 janvier 2023).

Exit le plan du salut et le Sauveur. On bricole de nouvelles croyances. Est-ce que cela veut dire qu’en tant que chrétiens, nous ne devons pas agir pour la préservation de notre environnement ? Sous prétexte que certains en font une idole, il faudrait arrêter de réduire son empreinte carbone, le tri sélectif, de manger bio, pas du tout. Tout n’est pas à jeter. Soyez des chrétiens verts, au contraire, faites votre part, gardez espoir mais n’y placez pas votre espérance.

La Bible nous propose un récit alternatif. Revenons au texte. Marie-Madeleine est au milieu d’un jardin. Cela ne vous fait pas penser au jardin d’Eden ?, celui où Adam et Eve vaquaient à leurs occupations, insouciants, avant de désobéir à Dieu et d’en être chassés. Ils ont été privés de l’arbre de la vie éternelle, Dieu les avait prévenus « si vous mangez du fruit défendu, vous mourrez », le Serpent les a séduits avec la première fake news de l’histoire « vous ne mourrez pas, vous serez comme des dieux (Genève 3 v. 4-5). On croit souvent être capables de faire sans lui, sans son amour de Père, de mener une existence heureuse sans respecter les lois de vie (biologiques, psy, spi) qui préservent le lien Créateur-créature. C’est un mensonge !

Ce qui m’interpelle c’est la présence des deux anges dans le tombeau vide, à la tête et au pied. Quand Adam et Eve ont été chassés, des anges, des chérubins sont venus garder le chemin de l’arbre de la vie pour qu’il ne leur soit plus accessible (Genèse 3 v. 24). Ce qui avait été scellé est ouvert par la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Soit dit en passant, deux anges surplombaient aussi l’arche de l’alliance et c’est là que se faisait la rencontre avec l’Eternel (Exode 25 v. 17-22). Il a ouvert la voie. Jésus nous reconnecte à notre Créateur, à celui qui nous proposait la vie en abondance avant que nous ne décidions de nous débrouiller par nous-mêmes (tentation de la toute-puissance, de l’indépendance = fruit défendu). C’est la bonne nouvelle de Pâques, nous ne mourrons plus ! Enfin qu’une fois, pas de re-mort !

  • La religion du premier sexe ? ou du deuxième sexe ?

Autre cause enthousiasmante : l’égalité femmes-hommes ou l’égalité tout court.

Il était temps ! Et en tant que chrétiens, nous ne devons pas être en reste. Mêmes opportunités pour toutes et tous, partage équitable de la  charge mentale à la maison.  Amen ! Pas biblique comme message ? Détrompez-vous. C’est une femme, a-t-on souvent souligné, qui incite son mari à désobéir pour la première fois de l’histoire. Genèse 3 v. 16 : « ton mari te dominera ». La sentence est lourde. Pas mal pour justifier le patriarcat et le machisme. Jésus brise cette malédiction à la croix. Il se présente ressuscité en premier lieu à Marie-Madeleine. C’est elle la première témoin et la première à prêcher la bonne nouvelle. Beau pied de nez aux machos de tous poils !

  • La religion de la puissance ou de la toute-puissance ?

On a aussi besoin de voir grand, de se surpasser, de dépasser les limites.

Thomas Pesquet incarne cela aujourd’hui, il a l’ambition de décrocher la Lune.  [Les JO, c’est un peu cela aussi, voir des athlètes repousser les limites de leur corps pour décrocher une performance, une médaille.] La dernière frontière dont on nous rabâche les oreilles c’est l’intelligence artificielle. Le fameux Chat-GPT. On nous promet des applications dans tous les domaines, des percées technologiques majeures tous azimuts.

Pierre dans le rôle d’Elon Musk (même s’il a un train de retard en matière d’IA) ? Il n’est pas dans les technologies de rupture, ses filets de pêche ont juste été rompus par une pêche miraculeuse. Mais il a anticipé la plus grande rupture/césure de l’humanité, il a compris avant tout le monde et il l’a déclaré publiquement : « Jésus est le Messie ! ». Il a la même fougue qu’Elon. Il sait que le prophète Elie a voyagé sur un char de feu avant SpaceX et Tesla. Il a lui-même marché sur l’eau. Les défis technologiques ne lui font pas peur. Il a assisté à plus de 280 signes de Jésus (délivrances, miracles et guérisons) sur son compte certifié qui plus est. Mais ce matin-là au tombeau vide, il bugge. Il veut toujours gagner la course et ne pas être pris de cours. Mais l’histoire de bandelettes, il ne capte pas. L’algorithme était pourtant en source ouverte ces trois dernières années. Comprend pas. L’histoire du grain de blé, le Temple reconstruit en 3 jours. Rien n’y fait. L’intelligence artificielle n’est pas encore au point. La Résurrection échappe à son système de pensées. Chat-GPT pourra-t-il prochainement nous proposer des prédications impactantes ? Répondre à nos prières ? J’en doute. Le cœur humain a ses méandres que l’IA ignore. « Car ils n’avaient pas encore compris l’Ecriture, selon laquelle il devait se relever d’entre les morts ».

Pourtant, les bandelettes et le linge bien rangé auraient pu l’aider dans son enquête. La mort est mise à nue. Vous vous souvenez quand Adam et Eve prennent conscience de leur condition, ils se recouvrent d’un pagne en feuilles de figuier mais Dieu leur offre mieux qu’un cache-misère, de la fourrure (Genèse 3 v. 21 « des habits de peau »), collection « aube de l’humanité », pas mal. La honte de la désobéissance, de l’égarement n’a plus lieu d’être. C’est le premier sacrifice d’animal de l’histoire, ils prennent ainsi conscience des conséquences de leurs actes. Dorénavant, la mort n’a plus besoin d’être habillée puisqu’elle a été vaincue par Jésus au tombeau. La honte de se montrer tels que nous sommes n’a plus lieu d’être, Jésus nous couvre !

  • La religion du don ?

L’humanitaire, le vrai sens de la vie ? On admire ceux qui donnent de leur temps, de leur argent, de leur énergie pour les autres, et c’est heureux.

Je n’ai pas tant à l’esprit les grands philanthropes, les grandes fondations ou ONG qui ont souvent un agenda qu’à celles et ceux qui sans le claironner sur les toits font la différence à leur niveau. Nous avons tous des causes qui nous tiennent à cœur et je salue votre engagement, vous avez mille fois raisons de le faire. Elle change sûrement la vie de plein de personnes, elle contribue assurément à donner du sens à la vôtre. Je ne sais pas si vous avez fait attention à la prévenance du disciple bien-aimé vis-à-vis de Pierre. Il court plus vite que lui, il arrive avant lui au tombeau mais il le laisse entrer en premier dans le tombeau. Après toi (E. Lévinas = signe de civilisation). Il retrouve l’esprit du lavement des pieds qu’il a vécu quelques heures auparavant. Jésus va au-delà de l’après toi, il s’est livré pour toi, pour nous. Il n’est pas allé à la croix quoique messie mais parce que messie.

  • La religion de l’entre soi ?

Vivons heureux, vivons entre nous ? Quand on a tout projet qui nous dépasse, la tentation du repli sur soi est forte.

Les disciples ont peur après le martyr de leur maître. Ils sont enfermés à double tour (Jean 20 v. 19).  L’atmosphère est pesante. On suffoque. Cela manque de Souffle. Cela peut arriver y compris dans nos églises !

2/ Je voudrais revenir sur la sidération de nos trois amis devant le tombeau vide. Ce matin, nous sommes la plupart d’entre nous chrétiens, cela fait plusieurs années que nous suivons Jésus comme l’ont fait le disciple bien aimé pour vivre de cette intimité avec lui (Jean 13 v. 23 « il était à table dans le sein de Jésus »), Marie-Madeleine pour être délivrée de ce qui la taraudait (7 démons), ou encore Pierre pour vivre l’aventure d’une vie. Pierre est avec lui jusqu’à son arrestation, il tente même de l’empêcher. Marie-Madeleine et le disciple bien-aimé sont là jusqu’au pied de la croix. Nous connaissons la fin de l’histoire, contrairement à eux, le happy end et pourtant il nous arrive de nous retrouver bien seuls devant ce tombeau vide. Comme je le disais au début, Jésus n’est pas l’homme providentiel mais notre sauveur. Pas le bouche-trou de nos déceptions et frustrations, il les entend, il les accueille mais ne les résout pas d’un coup de baguette magique. Cela peut arriver mais c’est l’exception, pas la règle. Il nous faut la plupart du temps les traverser. Dieu ne nie pas le réel. Le changement n’est pas toujours là où on l’attend. Et cela peut prendre du temps à percoler. Une fausse croyance fait obstacle, résiste en nous.

(une foi plus forte) « Il vit et il crut ». Le disciple bien-aimé a cette assurance que celui qui est parti reviendra comme il l’a promis (enfants que l’on dépose à l’école ont foi en notre retour le soir pour venir les récupérer). Il voit avec les yeux de la foi. Il intègre, lui qui était si proche, cette distance.

(une foi plus mature) Pour Marie-Madeleine, c’est moins évident. Elle doute de Dieu. Elle cherche le corps de Jésus auprès des disciples, des anges, du jardinier. Cette passion pour sa présence dès l’aube est inspirante. Elle passe à côté du Christ dans un premier temps. Il est là mais elle n’en a pas conscience. Cela nous arrive régulièrement. On se sent lésés, floués, abandonnés. On sent Dieu distant, insensible à notre situation. Cela traduit parfois un attachement insécure à Jésus qui renvoie à des blessures profondes de notre histoire. Jésus n’est pas le bouche-trou de mon vide intérieur (« ne me touche pas » ?). Il vient l’explorer avec nous, le revisiter. C’est à moi de décider si je veux guérir de telle ou telle relation passée. Maturité spirituelle et maturité émotionnelle vont de pair. Certains psys nous disent qu’il faut aller guérir notre enfant intérieur. Lui nous rappelle notre statut privilégié d’enfant de Dieu. Il interpelle Marie par son nom et là tout prend sens. Vous laissez vous appeler par votre nom ? On l’entend parfois fort et clair et parfois moins.

(une foi plus responsable) Pierre, lui, ne doute pas de Jésus, il doute de lui. Lui qui a déclaré le premier qu’il était le Christ, le Messie, s’est ravisé dans l’adversité, il l’a renié à trois reprises. Il a voulu lui épargner la croix en coupant l’oreille du serviteur du grand prêtre. Il aime griller les étapes, Pierre ! Or la Résurrection est précédée de la croix, de la souffrance, de la mort à nous-mêmes. Jésus a dû en passer par là et nous aussi ! Jésus a dû se vider un temps de ses attributs divins  (Kénose qui vient du verbe grec Kenoô, vider, dépouiller cf. Philippiens 2 v. 6-7). Il a renoncé à tout pour habiter pleinement sa condition humaine. La théologie de la croix passe par l’abaissement. Il a tout accompli pour nous et une fois pour toutes. Mais nous sommes prompts à prendre des raccourcis comme Pierre, nous ne renoncerions à rien ou à si peu en retour. Nous devons nous confronter à nous-mêmes, à notre vide intérieur pour vider l’historique [je constate beaucoup de passivité chez moi : en notre for intérieur, on minimise une addiction, une mauvaise habitude, on fait l’autruche ; en couple, avec la reproduction des schémas familiaux par exemple, il faut prendre le taureau par les cornes ; on en communauté où les inimitiés sont tenaces] et enfin goûter à la vie en abondance.

(conclusion)

La Résurrection ouvre de nouveaux horizons si on prend la peine de visiter nos tombeaux vides (on peut se jeter corps et âme dans son travail, se remplir des siens, tenter d’apprivoiser cette angoisse existentielle par tous les moyens -en vivant de causes-, au bout du compte cela n’y suffira pas) ; d’affronter nos passages à vide (pour de vrai !), de vider nos historiques (c’est un cheminement). Alors, la Résurrection annule et remplace. Elle met en mouvement. Dans ce passage, on ne cesse de courir. Marie-Madeleine vers Pierre et le disciple bien-aimé, Pierre et le disciple bien-aimé vers le tombeau. Christ envoie Marie-Madeleine en mission : « Va vers mes frères et dis leur que je monte ». Après l’angoisse du tombeau vide, c’est l’espérance de la plénitude de vie. Finis les morts vivants ! N’hésitons plus à nous rendre ensemble au tombeau vide, à deux, à trois, pour « connaître l’amour du Christ qui surpasse la connaissance, de sorte que nous soyons remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Ephesiens 3 v. 19). Amen.

J. Cordier

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